La défensive prend le bord
Si il y a quelque chose de clair à propos du match d’hier c’est qu’il ressemblait pas mal plus aux parties de ligues de garage auxquelles je participais dans ma vingtaine qu’à un match de la Ligue Nationale de Hockey. 13 buts, dont six par le Canadien, la plupart d’entre eux causés par de très mauvais revirements ou par des assignations défensives inexistantes, quel bordel ce fut hier.
Le Canadien avait pourtant bien entamé le match, si on oublie les 4 ou 5 premiers arrêts difficiles de Montembeault, en prenant une avance de 4-0 en première période sur des buts de Caufield, Suzuki – Je le sais vous êtes surpris – Monahan et Pezzetta.
L’importance de Sean Monahan
Tout allait bien jusque là, le gardien de Vancouver n’aurait pas arrêté un ballon de plage, et pour ça il a été remplacé après le quatrième filet de Montréal.
Un jeu clé s’est produit quand Sean Monahan s’est re-tordu la cheville qui lui valait déjà des traitements quotidiens. On dirait que son absence a déstabilisé toute l’équipe. Monahan n’a pas arrêté de progresser depuis le début de la saison en voie de devenir un rouage important de l’équipe. En tant que deuxième centre et membre des unités de désavantage et d’avantage numérique, il remplit des fonctions très importantes autant en attaque qu’en défense. Il est, entre autre, très responsable dans sa zone, son absence a fait mal hier, alors que le CH était de plus en plus débordé en deuxième période, ce qui a mené à deux buts des Canucks. Canadien 4, Canucks 2 après deux.
La débandade se poursuit en troisième période
La désillusion des partisans des Canadiens n’allait pas s’arrêter là. Bo Horvat, avec son 20ème but de la campagne déjà, allait rapprocher les Canucks à un seul but. Mikheyev créait l’égalité, son deuxième du match, moins de deux minutes plus tard. La panique s’était installée et ce qui devait arriver arriva; Jack Studnicka donnait l’avance à Vancouver, 5-4, avec moins de 10 minutes de jouées en cette troisième période. Je me disais à ce moment que ce serait vraiment trop cool que la Sainte-Flanelle se démène dans l’eau bénite et puisse nous offrir une prolongation. Ce qui fut fait par l’entremise de Dvorak à 15:23.
Une fin de match en queue de poisson
Comme les Canucks n’avaient pas l’air de scientifiques en défensive hier soir, le Canadien a réussi à reprendre le dessus, brièvement, sur un but bizarre de Josh Anderson qui a joué un bon match hier en fonçant régulièrement au filet des Canucks.
L’allégresse qui m’envahissait à ce moment là a vite fait place à une vive déception en tant que partisan du CH car 1 minute 35 après le but d’Anderson, ce sont les Canucks qui ont répliqué avec un but de Kuzmenko, un belle déviation à l’orée du filet plus ou moins défendu par Montembeault. Bo Horvat a initié le jeu en gagnant la mise au jeu, ça n’apparait pas sur la feuille de pointage mais c’était crucial comme jeu. Retour à la case départ, 6 à 6 après trois périodes, en route vers la prolongation.
Pettersson envoie tout ce beau monde à la maison
Dès la mise au jeu initiale du temps supplémentaire, Suzuki et Caufield ont bien travaillé pour réussir à remettre la rondelle à Matheson. L’excellent patineur du Canadien est bêtement tombé tout seul pour remettre la rondelle à l’un de plus dangereux marqueurs des Canucks. Elias Pettersson n’en demandait pas tant et il a déjoué Montembeault entre les jambières subito presto. Ce dernier a déjà mieux paru mais il a probablement été un peu surpris du faux pas de Matheson.
Vancouver 7, Montréal 6
Notes d’après match
Une des choses que j’ai bien aimé hier de la part du Canadien est la diversité des attaques en avantage numérique. Le jeu de puissance, qui était moribond en début de saison, gagne en créativité à mesure que ses membres apprennent à mieux se connaître. La fameuse passe transversale de Suzuki à Caufield garde les autres équipes tellement sur les talons que ça ouvre d’autres possibilités tout aussi intéressantes. Hier on a vu un lancer sur réception de Dach et une déviation de Monahan à l’embouchure du filet. Oui, la pénalité des Canucks était terminée à ce moment là mais le joueur réintégré n’avait pas eu le temps de revenir à sa position. Si on ajoute la possibilité du lancer des poignets de Suzuki quand il s’avance dans l’enclave, ça commence à faire plusieurs angles d’attaque pour l’avantage numérique. Encore une fois, une abscence prolongée de Monahan pourrait dérégler quelques uns des processus si chers à Martin St-Louis dans cette phase du jeu.
Un autre point notable dans le match d’hier est que le Canadien a eu toutes sortes de chances de mettre le match hors de portée des Canucks mais quelques joueurs ont manqué d’opportunisme. C’est vrai qu’à 4-0 on pensait bien que c’était terminé mais les joueurs du CH se sont endormis en deuxième période, ce qui est un peu normal avec une telle avance. Espérons que la leçon porte ses fruits, tout de même les Canadiens récoltent un point et jouent toujours pour .500 au cours de ce voyage. Espérons un resserrement de la défensive pour le match de ce soir à Seattle.